Genre Hemicidaris

Smith 2007  http://www.nhm.ac.uk/research-curation/projects/echinoid-directory/taxa/taxon.jsp?id=1465) 
indique que le type du genre Hemicidaris est Cidarites crenularis Goldfuss, synonyme d’Hemicidaris intermedia Flemming. Cette proposition, reprise de Lambert & Thiéry 1911, p. 170, repose sur plusieurs erreurs.

Première erreur :  Smith écrit que la première utilisation du nom Cidarites crenularis pour un individu avec radioles adhérents est celle de Goldfuss 1929, p; 122, pl. 40, fig. 6.






Goldfuss 1829, pl. 40, fig. 6, figure un test  de crenularis sans radioles, (ci dessus)  et il précise : “die stalchen sind nicht bekannt”  (les radioles sont inconnus) : en l’absence de radioles la notice de Goldfuss est un nomen nudum.

Deuxième erreur : Hemicidaris intermedia Flemming, à longs radioles acuminés,  n’est pas un synonyme de crenularis. Cette affirmation est due à Saemann & Dolfuss 1861, p. 179, affirmation reprise in Lambert & Thiéry 1908, p. 76.
En effet, pour des motifs pas clairement explicités, Saemann & Dolfuss considèrent que le type de crenularis n’est pas l’individu avec radioles figuré  in Agassiz 1840, p. 44, pl. 18, fig 23-24, du Terrain à chailles de Besançon et de la collection Dudressier,

mais le test isolé figuré dans le même ouvrage pl. 19, fig 10-12, et d’origine inconnue.

Faute de radioles Saemann & Dolfuss rapportent à ce deuxième individu les longs radioles pointus de l’Hemicidaris intermedia Flemming et laissent l’individu avec radioles adhérents en nomenclature ouverte !!!!

La mesure de nombreux ensembles a montré que les tests d’Hemicidaris dont on ne connait pas les radioles, soit en connection soit récoltés dans la même gisement, sont le plus souvent indéterminables. Ce fait rend la proposition de Saemann & Dolfuss non recevable, et le type de crenularis reste l’individu avec radioles figuré  in Agassiz 1840, p. 44, pl. 18, fig 23-24. Les individus figurés par Smith ne sont pas des crenularis mais des intermedia.

Dans la même notice, Smith écrit que l’Hemicidaris crenularis avec radioles en connection (figuré in Agassiz 1840, pl. 18, fig. 23-24) a été décrit par Merian in Desor 1855, sous le nom d’Hemicidaris Quenstedti, lui même type du genre Sphaerotiaris. Cette affirmation est reprise de Lambert & Thiéry 1911, p. 169, qui recopient Lambert & Thiéry 1908, p. 74, toujours inspirés par Saemann & Dolfuss 1861.

Nous reproduisons la notice de Quenstedti Merian in Desor :
"espèce aplatie très voisine de H. thurmanni, mais les ambulacres sont moins flexueux, plus étroits au sommet, tubercules interambulacraires très gros au nombre de trois par rangée. Du Corallien d'Ulm (Malm epsilon de Quenstedt) et des Musées  de Tubingen et de Bâle" ;
Merian ne parle jamais de l’Hemicidaris crenularis avec radioles, mais d’un oursin sans radioles et qui serait un  Pseudocidaris. Toutefois avant toute conclusion hâtive et pour ne pas retomber dans le même travers que Lambert & Thiéry il faut examiner les tests et radioles dans le gisement type de Quenstedti, le Corallien d'Ulm.

Résumons : le type du genre Hemicidaris est Hemicidaris crenularis, le type de l’espèce crenularis est l’individu décrit in Agassiz 1838, p. 3 et  figuré in Agassiz 1840, pl. 18, fig. 23-24, un test avec les radioles en massue, de l’Oxfordien moyen des environs de Besançon.